VARIÉTÉS

Extrait Qobuz :

Si Blue Note s’est imposé dans l’industrie musicale contemporaine comme la marque la plus emblématique du jazz et de son histoire, voilà belle lurette que, participant de ce vaste mouvement d’hybridation esthétique qui caractérise notre postmodernité, le label s’est ouvert à des artistes plus “transversaux”, riches d’univers flirtant avec le hip-hop (Robert Glasper) mais aussi la pop (Norah Jones) ou la country (Bill Frisell). Ce projet conçu et supervisé par le grand producteur Larry Klein (Joni Mitchell, Melody Gardot, Tracy Chapman, Madeleine Peyroux – la liste de ses collaborations est infinie…) sous la bannière Blue Note, s’inscrit sans contestation dans cette tendance syncrétique, qui entreprend de rendre hommage au mythique songwriter canadien Leonard Cohen en invitant un panel de chanteurs et chanteuses prestigieux de tous horizons stylistiques à s’approprier quelques-unes de ses plus belles chansons puisées dans quelque cinquante ans de production phonographique. Assurant la cohérence et la continuité esthétique de l’ensemble en offrant à chaque vocaliste le même écrin d’une petite formation “de jazz” composée autour de deux “artistes maison” (le grand guitariste Bill Frisell, dont l’univers explore ce même type d’imaginaire relevant de l’americana ; et le jeune saxophoniste afro-américain Immanuel Wilkins, star montante du label, qui, dans ses contrechants, insuffle tout au long du disque une inspiration résolument jazz), Larry Klein gagne incontestablement son pari.
Aucune faute de goût ni baisse d’intensité tout au long de ces 12 reprises alternant grands succès (Suzanne par Gregory Porter, autre poids lourd du label ; Hallelujah par Sarah McLachlan) et chansons plus confidentielles (Coming Back to You interprété dans un registre inhabituellement bas pour lui par un James Taylor bouleversant ; le crépusculaire You Want It Darker transcendé par la voix caverneuse d’Iggy Pop) et chacun selon ses goûts ira glaner son bonheur (de Norah Jones à Peter Gabriel, la palette est large…). Avouons pour notre part un vrai coup de cœur pour, dans des registres quasi opposés, la version résolument soul de If It Be You Will par Mavis Staples et la sublime reprise mélancolique de Famous Blue Raincoat par un Nathaniel Rateliff touché par la grâce. Une réelle réussite artistique ! © Stéphane Ollivier/Qobuz

LE CHEF D’OEUVRE DES BEATLES

You can work it out

https://youtu.be/Qyclqo_AV2M?si=VF5BsNIH9l0f2L-M

Ceux qui ne connaissent pas cet immense poème symphonique de Stevie Wonder, dans son voyage imaginaire et féerique au milieu des plants ont cette grande chance de le découvrir. Je les envie…

Aznav

Evidemment, ma musique sans Aznav serait un leurre.Il m’est arrivé, très rarement, de bien l’imiter, les soirs après la fête, un peu éméché certainement. On m’a presque envoyé des condoléances, le jour de sa disparition..

Comment ne pas insérer dans cette page le”génie”, celui qui a accompagné nos premiers baisers (Georgia) et nos premiers trémoussements en piste, sur les carrelages fêlées de nos appartements du quartier occidental, se transformant en lieux de “boums”, malgré le Chabat ?

BOB MARLEY AND THE WAILERS, LEGEND

ANNIE LENNOX, NOSTALGIA

ANNIE LENNOX, DANS UNE INTERPRÉTATION DU WHITER SHADE OF PALE DE PROCOL HARUM, ORIGINELLEMENT SUR L’ALBUM NOSTALGIA CI-DESSUS ET QUI A DISU, QUESTION DE DROITS, ENCORE, SÜREMENT…IL EST DOMMAGE DE VOIR GACHER CETTE BELLE INTERPRETATKON CETTE MISE EN SCENE CIRCUS ASSEZ FADE ET CREUSE. BON LENNOX EST UNE GRANDE INTERPRETE

THE DOORS, THE VERY BEST

Une longue pause, avant d’aller diner.

Peinture Martial Raysse

La magnifique Nora Jones recompose, de temps à autres un groupe de rock-country avec deux de ses copines.  Sasha Dobson and Catherine Popper.  Et ça donne des albums formidables. Fools, No Fun a été enregistré en Juillet 2015. Le guitariste frôle le génie et les voix sont joyeuses et dramatiques en même temps.

THE PLATTERS

Tubes de la chanson française de Brassens à Claude François, en passant par Gainsbourg “et caetera”. Sans commentaire. Pas que de la nostalgie. Du talent aussi.

L’album qui a cassé les code, réinventé la guitare, génération woodstock profond, écouté dans les années 1970 dans nos campings d’été et nos chambres de bonne.

QOBUZ. La lecture de ce luxueux casting était déjà un rêve humide de mélomane : un ex-Byrds (David Crosby), deux ex-Buffalo Springfield (Stephen Stills et Neil Young) et un ex-Hollies (Graham Nash). Album de chevet de la génération Woodstock et sommet d’un certain country-rock, parrain de l’americana, l’album Déjà Vu est avant tout un must d’harmonies vocales. Chacun apporte ici sa pierre à un édifice tantôt acoustique et vaporeux, parfois plus nerveux et foncièrement rock. Car Déjà Vu est davantage la compilation de quatre fortes personnalités qu’un réel effort de groupe. En invitant leur « ami » Neil Young, CS&N élargissent la palette proposée sur leur précédent opus de 1969. Le résultat est ici d’un tout autre calibre. Avec Teach Your Children et Our House, Nash est l’expert de la folk song countrysante, légère et douce. Sur Carry On qui ouvre ce chef d’œuvre, Stills orchestre un génial assemblage de guitares acoustiques et électriques. Quant à Neil le Loner, ses dons d’écriture sont époustouflants sur le mélancolique Helpless. Super-groupe sur le papier, CSN&Y dessine là un arc-en-ciel harmonique qui irradie les musiques roots américaines. © MZ

Sans Young, l’autre album mythique, musique de rêve

3 – LIVE VIDEO “ALMOST CUT MY HAIR”

MOULOUDJI

BOB DYLAN

Sans commentaire. Grand artiste.

CHARLES TRÉNET

Disque mythique de Redding. Sans commentaire.

Évidemment. On ne commente pas non plus ici, superflu, inutile, prévisible.

Nostalgie. J’ai hésité. Mais bon, ce n’est pas que du yéyé. Et si ça l’était, la nostalgie transforme l’objet et, partant, la musique.

ÉMOTION

L’émotion est réelle dans l’écoute du dernier Cohen, voix éraillée dans l’agonie, prête à partir (“I’M READY MY LORD). Inoubliable disque enlacé par le choeur d’une synagogue new-yorkaise.

Je laisse la page au chroniqueur de Qobuz, la meilleure des plafonnes de streaming.

Evoquer la grande faucheuse aussi explicitement n’est pas une première pour Leonard Cohen. Sauf que cette fois, le poète du gris anthracite pour ne pas dire du noir foncé sait que la fin est potentiellement proche… Il est donc tentant de voir You Want It Darker qu’il publie à l’âge de 82 ans comme un « disque testament ». Le Canadien certes diminué physiquement est plus subtil et intelligent que ce genre d’étiquette marketing et fait de son quatorzième album une ode magnifique et bouleversante – avec sa pointe d’humour voire de causticité – à ses thèmes de prédilection mais dans un contexte neuf. Produit par son fils Adam Cohen, You Want It Darker propose ainsi un habillage musical inédit chez lui et plus ambitieux qu’à l’accoutumée. Fini les synthés à deux balles, place aux atmosphères chambristes fascinantes. La présence, par exemple, du chœur de la synagogue Shaar Hashomayim de Montréal – celle qu‘il fréquenta dès l’enfance – en plus de mettre en exergue sa judaïté à un moment fort de sa vie confère une spiritualité décuplée (mais parfaitement dosée) à sa musique. Evidement lorsque Cohen entame Leaving The Table par I’m leaving the table, I’m out of the game (Je quitte la table, je suis hors-jeu) ou sur la chanson You Want It Darker qu’il déclare I’m ready my Lord (Je suis prêt, Seigneur), on cerne très très bien son propos… Sauf qu’ici, rarement Leonard Cohen n’aura fusionné texte et musique avec autant de génie. Un grand disque ? Doux euphémisme…© MZ/Qobuz

L’ALBUM

GEORGES BRASSENS

On sait qu’il s’agit d’une des plus belles chansons de variété. Ici, on chante en portugais. La meilleure, peu connue, de Toninho Nascimento, mérite de figurer ici. Mais on ne laissera pas tomber celle de notre chanteuse de jazz française, Virginie Teychené, qui mérite mieux que cette indifférence médiatique tant sa voix est une vraie voix. Ici, elle est dans le chant d’une chanson connue, ce qui est le plus difficile pour une chanteuse ou un chanteur. Ecoutez.

SERGE GAINSBOURG

On ne connait pas encore les mots pour décrire cet album sorti en 1976, éblouissant. Avec les nocturnes de Chopin par Arrau, Les duets des Raney, le 3 ème disque à amener sur une ile déserte lors du prochain confinement. Ou me souffle une amis, à mettre dans sa tombe

Extrait du Guide “La Discothèque idéale Fnac” 2016 : multi-instrumentiste et chanteur de génie, Stevie Wonder va marquer chaque époque de la soul, dont il est un des acteurs centraux. Du « Little Stevie » de la mythique Motown à la légende qu’il est devenu, le pianiste va imposer son groove et sa voix exceptionnelle. La sortie en 1976 de Songs in the Key of Life clôture la série d’albums qui ont fait de l’artiste le patron d’un funk à la créativité débridée. L’utilisation de claviers aux sonorités novatrices et l’approche jazz et pop de cet opus en feront un de ses incontournables.

DALIDA

EXTRAIT FRANCE MUSIQUE 2014.

Héritiers de la samba brésilienne, influencés par la musique classique et le jazz, João Gilberto, Antônio Carlos Jobim et Vinícius de Moraes ont inventé dans le Rio cosmopolite des années cinquante la bossa nova, miroir de l’âme brésilienne, entre métissage, poésie et douceur de vivre dans la décennie qui précède le coup d’état militaire de 1964. La bossa nova n’est pas une musique issue des quartiers populaires et des bidonvilles. Elle est née dans les beaux quartiers de Rio, entre Copacabana et Ipanema en réaction à la musique populaire brésilienne et aux différents genres de samba de carnaval. La bossa nova est une musique épurée : guitare voix ou piano voix, exit les percussions et les grands orchestres, la mélodie se murmure tout en douceur et en retenue… Exit aux le rythme binaire répétitif de la samba et place aux rythmes syncopés variés…

Tout commence en 1956 avec la rencontre de Carlos Jobim et de Vinicius de Moraes. L’un est pianiste, l’autre est poète, écrivain et diplomate. Ensemble ils vont faire des étincelles et composer les plus grands morceaux de bossa nova… A cette époque, Jobim est pianiste dans des bars et travaille comme arrangeur pour le label Continental. Marqué par la samba et le choro, mais aussi sous l’influence de Debussy et Ravel, il a déjà enregistré quelques compositions et commence à être connu pour son sens de la mélodie et ses recherches harmoniques.

Vinicius de Moraes cherche un compositeur pour mettre en musique une œuvre à laquelle il travaille depuis près de quinze ans… Une adaptation du mythe grec d’Orphée revisité à la manière brésilienne… Dans cette version, Orphée est noir et le décor n’est autre que les favelas de Rio de Janeiro. Lorsqu’il rencontre Jobim, Vinicius de Moraes comprend qu’il a enfin rencontré la bonne personne pour faire vivre l’œuvre qu’il a imaginé. La pièce sort en 1956 au théâtre municipal de Rio, c’est un triomphe, elle sera aussi adaptée au cinéma par le réalisateur français Marcel Camus, Orfeu Negro, en 1959, film qui reçoit l’Oscar du meilleur film étranger et la Palme d’Or du Festival de Cannes..

Inconnu du grand public, Jao Gilberto mène la vie de bohême, il joue de la guitare et chante depuis l’enfance, il ne sait rien faire d’autre. Il refuse de prendre un boulot alimentaire, mange et dort au gré des invitations chez des amis. Perpétuel invité, il ne manque presque jamais d’un toit, subjuguant ses hôtes par sa personnalité et sa musique.

Alors que la guitare samba joue habituellement des mélodies en contrepoints, il se concentre sur les accords. Selon la légende, il s’enferme des journées entières dans la salle de bain pour profiter de sa bonne acoustique. Il répète inlassablement de manière obsessionnelle, les mêmes accords et chante avec cette voix presque murmurée.

Lorsqu’il le rencontre en 1956, Tom Jobim tombe littéralement sous le charme, il va le faire participer à différents projets jusqu’à convaincre une maison de disque de le laisser sortir un album solo. On est en 1959, « Chega de Saudade » est considéré comme le premier disque de bossa nova, une petite révolution qui marque un changement d’ère…

Le morceau qui va faire connaître la bossa nova au monde entier, c’est le fameux* A Garota de Ipanema* (the girl of Ipanema) musique de Carlos Jobim, paroles de Vinicius de Moraes, sorti en 1962.
Un morceau qui sera repris en anglais avec Stan Getz au saxophone et Jao Gilberto à la guitare sur l’album Getz/Gilberto qui sort en 1963 et rencontre un succès planétaire.

Progressivement, de jeunes musiciens s’agrègent autour du duo Tom Jobim / Vinicius de Moraes et tout ce beau monde se retrouve régulièrement dans l’appartement de la chanteuse Nara Leão surnommée la muse de la bossa nova. Chez elle, les musiciens se retrouvent pour créer des morceaux, improviser ou reprendre des standards de jazz ; et l’on ne résiste pas à vous faire écouter sa voix hors du commun en duo avec Chico Buarque l’un des plus grands chanteurs de bossa novo…

Mais le coup d’état militaire de 1964 marque la fin de la douceur de vivre et de la bohême. Sous la dictature militaire, les chansons sont moins insouciantes et se font plus politiques. Les lois sur la censure ayant été renforcées par le régime militaire, Vinicius Moraes quitte ses fonctions diplomatiques à partir de 1968. Comme ses amis Tom Jobim et Jao Gilberto, ils jouent de moins en moins au Brésil à cette période, entamant une carrière à l’international… D’autres comme Chico Buarque détournent la censure pour faire passer des messages subversifs au point d’être censuré et poussé à l’exil. Dès 1964, Nara Leao prend position contre le putsch militaire avec son morceau Opiniao où elle chante : “Ils peuvent m’arrêter, ils peuvent me battre, ils peuvent même me laisser sans manger, je n’ai pas changé mon opinion”.

L’ALBUM BOSSA

Le disque rouge (1), certainement inutilement, tout le monde l’a dans sa musique.

PINK FLYOD, WALL IMMERSION (6CD)